Julie

CAVAILLON

J’ai pris le temps de lire le diagnostic et je suis impressionnée par tout ce travail effectué. Je base ma réflexion sur le dernier rapport du GIEC : il nous faut affirmer clairement que le réchauffement climatique et ses conséquences ne sont pas une opinion mais un fait scientifiquement établi et validé. Le diagnostic qui a été fait en prend la mesure et c’est pour moi un signal très positif de savoir que les élus ont conscience du problème.
Par ailleurs j’ai assisté à l’une des réunions publiques organisées et je vous remercie d’avoir ouvert cet espace d’échanges. Il faudrait que ce genre de rendez-vous devienne régulier afin de favoriser le dialogue entre les décideurs et les citoyens, et, de fait, leur implication. En effet, il semble qu’une partie de la population ne s’estime pas directement concernée ou n’estime pas avoir un rôle à jouer. Les institutions ont donc un travail essentiel de pédagogie à mettre en œuvre pour mobiliser les citoyens.

Au regard des fiches actions que j’ai parcourues, je regrette un manque de vision globale et systémique du problème. Une très large partie du PCAET se concentre uniquement sur la réduction de la consommation d’énergie et la production d’énergie. Cela est, certes, important, mais pas suffisant. D’autres questions essentielle sont éludées ou peu fouillées :

– La qualité de l’air :
Dans le diagnostic p.41-42, il est fait mention de l’observatoire des résidus de pesticides mis en place par ATMO SUD depuis 2021 et des résultats montrant de forts cumuls d’herbicides, insecticides et fongicides dans la région de Cavaillon. Habitant les Vignères, je suis tout particulièrement sensible à ce problème et je m’inquiète pour la santé future de mes enfants. J’avais espoir que la partie 2 du plan d’action « Réduire les consommations d’énergie et améliorer la qualité de l’air » prenne ce problème en compte mais finalement, aucune fiche action ne concerne la qualité de l’air du point de vue des résidus de pesticides. Seule la fiche action 8 pourrait faire référence à cet élément du diagnostic mais je n’y retrouve aucune mention de cette pollution-là.

– La résilience alimentaire de notre territoire :
J’ai relevé les objectifs très pertinents de la fiche action n°23 mais je m’inquiète par ailleurs qu’aucun budget prévisionnel ne soit alloué à cette action alors que cet enjeu est crucial.

– Déchets :
Si je ne me trompe pas, le compostage individuel sera obligatoire à partir de 2023. La fiche 25 ne détaille pas de quelle manière les collectivités pourraient accompagner les particuliers, par exemple par la mise en place de zones de compostage collectif, et le déploiement d’une large campagne d’information à ce sujet.

– Ilots de chaleur :
La fiche action 30 propose de développer la végétalisation dans les trames urbaines. Un premier projet qui n’engagerait pas de frais énormes pourrait être la renaturation des cours d’école : retirer partiellement le revêtement goudronné pour y laisser pousser de la végétation. Double bénéfice : lutter contre les îlots de chaleur que sont ces cours goudronnées et remettre les enfants au contact de la nature (de nombreuses études scientifiques ont montré le bénéfice pour les enfants d’un environnement plus naturel). Les écoles sont bien souvent mal isolées et les élèves vont souffrir de la chaleur durant des périodes de plus en plus longues. L’installation de climatisations n’est pas une solution en soit (c’est d’ailleurs indiqué dans le diagnostic : cela participe au réchauffement climatique et augmente la consommation d’électricité) mais il faut trouver des solutions pour le confort des enfants et des adultes qui travaillent à leurs côtés. La végétalisation des cours d’école en est une.
Par ailleurs, cela limiterait aussi, de fait, le ruissellement des eaux de pluies en permettant leur infiltration : nous sommes, sur une grande partie du territoire du SCOT, en zone inondable, et l’imperméabilisation des sols est un vrai problème. Le diagnostic précise que « les épisodes de fortes précipitations impliquent d’importants dégâts qui peuvent être prévenus par la multiplication de surfaces de pleine terre en zone urbaine ». Je peux témoigner concrètement du problème aux Vignères, dans la résidence jouxtant l’école. Alors dégoudronnons les cours d’école, cela sera déjà un premier pas !

– Préservation des terres
Le diagnostic p.287 précise qu’il est « indispensable de prévoir dès aujourd’hui des principes de renouvellement urbain permettant de densifier les espaces déjà artificialisés, et de limiter au maximum les extensions urbaines à des fins de logement ou commerciales sur les terres agricoles. ».
Cette question n’est pas ou peu abordée clairement dans les fiches actions et l’on voit encore fleurir des projets d’artificialisation des sols.

– Vélo :
La pratique quotidienne du vélo est très difficile sur le secteur car dangereuse. Nous souhaitons limiter l’utilisation de notre voiture et faire un maximum de trajets à vélo mais nos prenons des risques à chaque fois. Depuis les Vignères, aucun trajet n’est sécurisé. Une fois arrivés au Thor ou à Cavaillon, ce n’est pas bien mieux. Pour que les pratiques évoluent, il faut que les usagers se sentent en sécurité. Des voies réservées sont la seule solution. J’ai bien entendu, lors de la réunion publique, que la création de telles voies étaient très couteuses. Mais il s’agit d’un investissement durable pour l’avenir que j’appelle de tous mes vœux. Petite anecdote : la route entre les Vignères et le Thor a été fermée pendant quelques semaines pour travaux mais restait praticable à vélo. Quel bonheur de pouvoir l’emprunter en famille sans aucun risque !

– Mobilisation des citoyens :
Pour finir, je fais référence ici à la fiche action 32 Déployer des actions de communication et d’accompagnement. De nombreuses associations citoyennes œuvrent depuis des années en ce sens. Je fais partie de l’une d’elles et je suis convaincue qu’un travail en commun ne pourra qu’être très porteur. Nous ne sommes pas à court d’idées et de motivation. Les élus et leurs équipes peuvent compter sur nous !